04/06/2023

Douala : la nuit et les bonnes affaires.

Le commerce qui commence à 20h, semble être destiné aux personnes ayant un sommeil léger. Ceux qui le pratiquentpeuvent voir de toutes les couleurs, pourtant beaucoup d’argent circule, à ces heures tardives. D’où l’intérêt économique de cette activité .

Cyrille Kingue Mbeppe

Akwa, lieu dit cerro

Maman MBONDJO, classe à l’arrière de son véhicule, de marque Toyota Carina E, un peu amorti, tous les ustensiles qui ont servi pendant son commerce. Il est 1h 40 minutes. Elle vient de terminer le poisson qu’elle a ramené. Pour elle, c’est un jour chanceux. Elle a terminé plus tôt que les autres jours : « Je suis venue avec 20 soles, 30 bars, 35 carpes et quelques gambas ; souvent je pars d’ici à trois heures du matin,  aujourd’hui j’ai de la chance ».

Les prix pratiqués par Maman MBONDJO vont de 3000francs CFA pour les carpes à 8000 francs CFA pour les soles.En passant par 5000 francs CFA pour les bars.

Sa nuit commence à 17 heures. Le poisson, elle l’achète tôt le matin de bonne heure : « À 4 heures, je vais à Youpwe, puis à la poissonnerie vers 7h30. C’est après ces courses que je trouve le sommeil ». 120 minutes, c’est le temps nécessairepour écailler son poisson et l’apprêter pour le soir. « À 19h30. Je suis déjà ici, aidée par ces garçons qui font le taxi (courir vers les clients et les convaincre), je braise le poisson à la commande »

Maman MBONJO a ici, sept autres personnes qui lui font une concurrence saine au quotidien, avec un pic le weekend.

Deido : rue de la joie.

La joie des visiteurs de la capitale économique est à son comble quand on les invite à visiter la longue route qui passe devant le domicile du chef supérieur.

Tout y est, d’un repas à la carte avec ces restaurants de fortune, à la grillade de poulet, porc, brochettes, poisson. Tout se trouve ici,  agrémenté avec de la musique.

Dès 23h, très difficile de circuler sur la chaussée. Desrencontres exceptionnelles avec ces « grands» qui ont leur mot à dire dans la cité. Parfois, ils sont assis sur des sièges de fortune ; casquettes et baskets sont la tenue de choix. 

«L’argent ce n’est qu’un moyen», nous avoue Rodrigue, un homme d’une quarantaine d’années, il a de la compagnie.

«J’offre une virée à mes amis d’enfance. Ils travaillent ailleurs, quand ils viennent à Douala, je m’occupe d’eux exactement comme ils le feraient si je leur rends visite ».

A 3heures du matin, la pression populaire ne tombe pas ; aucontrainte, il y a de nouveaux arrivants.

Comme à AKWA, ici  on accompagne le poisson avec du Taro, des ignames et du miondo.  Mais à Deido, la musique en rajoute au bonheur des couche-tard.

Pour les commerçants une constance se dégage : les affaires sont bonnes et permettent de rendre réels ses rêves.

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